Histoire et architecture
Dans les années 70, la ville de Figeac décide d’acquérir et de restaurer la maison natale de Champollion pour en faire un musée consacré à Jean-François Champollion. Ce premier musée ouvre ses portes en 1986.
Dès les années 1990, la municipalité décide de l’agrandir et d’élargir les collections.
Champollion, l’enfant du pays, est connu pour avoir déchiffré les hiéroglyphes mais sa recherche fut guidée par la volonté de connaître la civilisation égyptienne.
Le Musée Champollion s’est fixé le même objectif : comprendre les Hommes à travers les signes qu’ils ont inventés ou empruntés. C’est ainsi qu’est née, dès 1993, la volonté de créer à Figeac un musée des écritures du monde, étroitement lié à la figure et au travail de Champollion. Celui-ci a ouvert ses portes en juillet 2007.
Architecture
La rénovation et l’extension du musée ont été réalisées par l’agence Moatti & Rivière sous la direction d’Alain Moatti, architecte. L’originalité du projet réside dans la double façade du bâtiment : une façade médiévale en pierre et une seconde façade faite de cuivre et de verre percée de signes d’écriture du monde entier.
Pierre di Sciullo, graphiste et typographe, a conçu les caractères de ce que l’on appelle « la façade aux mille lettres ». Pascal Payeur a signé la scénographie de l’exposition permanente.
Jean François Champollion
Jean-François Champollion est né à Figeac le 23 décembre 1790. Son père, Jacques Champollion, s’y installe vers 1770. Il acquiert la maison familiale dans la rue de la Boudousquerie, aujourd’hui rue des Frères Champollion, et ouvre une librairie place de la Halle.
L’histoire dit que le jeune Jean-François apprit à lire seul dans le missel de sa mère, assis près de la cheminée. En 1801, il quitte Figeac pour rejoindre son frère à Grenoble qui l’inscrit au lycée où il manifeste déjà une grande curiosité pour l’histoire de l’Antiquité. Le chercheur mène de front ses travaux d’histoire, de linguistique et de philologie, en s’appuyant sur l’étude de nombreuses langues et écritures du Moyen-Orient et d’Asie : arabe, hébreu, copte, araméen, sanskrit, persan, éthiopien, chinois, syriaque… Il y rencontre l’un des savants de l’expédition d’Égypte de Bonaparte, Joseph Fourier.
À 17 ans, il a décidé qu’il déchiffrerait les hiéroglyphes. Il étudie attentivement la pierre de Rosette, ainsi que des centaines de textes, avant de pouvoir s’écrier, le 14 septembre 1822, « Je tiens l’affaire ! ». Il vient de percer le secret des hiéroglyphes, en comprenant qu’il s’agit d’un système complexe, constitué de signes déterminatifs, idéographiques et phonétiques.
Son expédition en Égypte en 1828-29, lui permet de confirmer sa découverte et d’identifier les temples et les monuments funéraires de la vallée du Nil.
Champollion revient parfois à Figeac séjourner dans la maison familiale, notamment en 1815, lorsqu’il est contraint à l’exil en raison du retour du roi Louis XVIII sur le trône de France. Il y reste alors un an et demi. En 1831, il passe plusieurs mois à Figeac pour se reposer et travailler à sa Grammaire égyptienne avant de reprendre les cours qu’il dispense au Collège de France.
Nommé conservateur au Musée du Louvre, élu membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Champollion n’a pas le temps de poursuivre sa tâche. La mort l’emporte à 41 ans, le 3 mars 1832, laissant à son frère Jacques-Joseph le soin de publier ses notes de travail et tous les documents qu’il avait rassemblés pendant les dernières années.
Les grandes dates de la vie de Champollion
23 décembre 1790 : naissance à Figeac
mars 1801 : départ de Figeac pour Grenoble où il rejoint son frère Jacques-Joseph
1809 : il est nommé professeur d’histoire ancienne à la Faculté des Lettres et exerce aussi la fonction de bibliothécaire adjoint auprès de son frère à la bibliothèque de la Ville.
de mars 1816 à octobre 1817 : compromis par leur relation avec Napoléon pendant les Cent Jours, les deux frères Champollion sont envoyés en exil à Figeac lors du retour de Louis XVIII sur le trône de France
1818 : il épouse Rosine Blanc, fille d’un gantier de Grenoble.
juillet 1821 : Jean-François Champollion doit quitter précipitamment Grenoble, après avoir participé aux manifestations du parti libéral. Il s’installe à Paris et poursuit ses recherches
14 septembre 1822 : il découvre la clé du système de l’écriture égyptienne.
de juin 1824 à novembre 1825 : il séjourne en Italie pour étudier les antiquités égyptiennes : d’abord au musée égyptien de Turin puis à Rome et en d’autres villes de la péninsule. Il retourne à Livourne quelques mois en 1826 pour s’occuper de la collection Salt récemment acquise par le roi Charles X pour le musée du Louvre. Il y rencontre Angelica Palli.
1826 : il est nommé conservateur du nouveau département égyptien du Musée du Louvre.
de juillet 1828 à décembre 1829 : il organise une expédition scientifique en Égypte.
1830 : il est nommé membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
1831 : le roi Louis-Philippe le nomme professeur au Collège de France.
3 mars 1832 : mort de Jean-François Champollion à 41 ans. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise, à Paris.