Ces deux fragments de stèle, encore assemblés dans une collection privée au début du 20e siècle, ont pu être acquis séparément et réunis par le musée entre 2006 et 2014.
Il s’agit d’un vestige de texte officiel relatant une visite royale dans un sanctuaire avec une allusion à un oracle divin qui décrète la déification d’une simple mortelle, Oudjarenes, fille de deux membres du clergé d’Hathor à Hout-Sekhem. Exerçant probablement la fonction temporelle de prêtresse du culte de Néferhotep, divinité locale, elle en devint la parèdre. C’est l’un des 4 témoignages épigraphiques relatant l’existence de cette sorte de sainte, seul exemple connu à ce jour, dans toute l’antiquité égyptienne, de divinisation d’une femme (en dehors de membres de la famille royale). Si l’on connaît en effet des cas masculins, tels Imhotep (XVIIe s. av. J.-C.) ou Amenhotep (XVIe s. av. J.-C), elle reste la seule illustration féminine d’un tel phénomène.
Les fragments d’un édit royal sont fort rares. Ce document, a une forte portée symbolique dans le Musée Champollion : c’est à partir d’un document trilingue de cette nature que le déchiffrement des hiéroglyphes fut rendu possible.